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Des coucous en pagaille

Oct 21, 2021

Deux pièces sur Saint-Exupéry, une autre sur Louis Blériot : l’aviation s’invite dans la rentrée théâtrale. Mais évoquer les grands pilotes ne suffit pas toujours à faire décoller un spectacle…

Calais, juillet 1909. Cloîtré dans un hôtel, Louis Blériot (Maxence Gaillard), alors surnommé par la presse « Le roi des pâquerettes » en raison de ses accidents à répétition, s’inquiète : la météo capricieuse lui permettra-t-elle de réaliser la première traversée de la Manche avant son rival Hubert Latham (Emmanuel Gaury) ? Soutenu par sa femme Alicia (Lauriane Lacaze) et son fidèle mécanicien Ferdinand Collin (Guillaume d’Harcourt), harcelé par l’envoyé spécial du « Matin » Charles Fontaine (Mathieu Rannou), l’aviateur s’impatiente, se décourage, reprend espoir… On connaît la suite. Le texte de Bérangère Gaillot et Sophie Nicollas, qui se déroule quasiment en temps réel, est vif, même si les cinq rôles sont d’un inégal intérêt. Benoît Lavigne signe une mise en scène sans surprise, à part dans la dernière scène. La soirée est sympathique, classique, peut-être un peu trop.

Classique également, « Saint-Ex à New York » de Jean-Claude Idée. Réfugié aux États-Unis depuis l’armistice de 1940 avec sa femme Consuelo (Alexandra Ansidei), Antoine de Saint-Exupéry (Gaël Giraudeau) reçoit la visite de Denis de Rougemont (Adrien Melin). Alors en pleine rédaction du « Petit prince », l’auteur de « Pilote de guerre » envisage de rejoindre les troupes françaises combattant dans l’armée américaine. Présentant habilement le contexte historique, la pièce est joliment dialoguée, un brin longuette – notamment lorsque les deux hommes imaginent l’après-guerre en Europe. Servi par une scénographie et une vidéo (Olivier Louis Camille) soignées, le spectacle manque toutefois de souffle, malgré les compositions d’Adrien Melin et Roxanne Bennett, fort convaincante dans le rôle de Sylvia Hamilton, alors maîtresse de l’aviateur-écrivain.

Saint-Exupéry encore, découvert par un adolescent aujourd’hui : tel est le thème de « Saint-Exupéry, le mystère de l’aviateur » d’Arthur Jugnot et Flavie Péan. Évitant astucieusement la linéarité si fréquente dans les biopics théâtraux, le texte mêle deux époques et deux histoires (qui pourraient bien être liées…) : la vie de Saint-Exupéry et le difficile dialogue, de nos jours, entre un père et son fils. S’appuyant sur une scénographie ingénieuse (Juliette Azzopardi et Jean-Benoît Thibaud), la mise en scène d’Arthur Jugnot assume un côté bande dessinée plaisant. Au sein d’une distribution très investie, Davy Sardou, dans le rôle-titre, fait toujours montre d’une grande élégance.

Y. A.

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