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« Numéro deux » au théâtre Tristan Bernard

Dec 2, 2025

En 1999 débute le casting de « Harry Potter à l’école des sorciers », premier film issu de la saga de J. K. Rowling. Deux garçons restent en lice pour décrocher le rôle-titre. Martin Hill est, finalement, « celui qui n’a pas été choisi ».

En imaginant, dans son roman, la vie du comédien écarté d’une aventure cinématographique hors norme (huit films en une décennie, plus de 6 millions d’entrées pour chaque opus en France), David Foenkinos tenait un sujet stimulant. Comment un adolescent peut-il se remettre d’avoir échoué si près du but – et voir s’envoler une carrière et une renommée internationales ? L’adaptation théâtrale, hélas, ne fait qu’effleurer ces enjeux dramatiques.

Est-ce pour plaire aux plus jeunes spectateurs que le texte multiplie les passages burlesques, d’un comique souvent lourdaud ? Ne pouvait-on pas distraire sans sacrifier la complexité des caractères et des situations ? Une seule scène ose l’émotion (l’enterrement du père de Martin), sans artefact ni pathos : c’est peu.

Les quatre comédiens, dont l’investissement et le travail ne sont pas en cause, font ce qu’ils peuvent. Unique femme sur le plateau, Valentine Revel-Mouroz a peut-être la partition la plus ingrate à défendre : à part le rôle de Jeanne (la mère de Martin), très secondaire, elle hérite de silhouettes caricaturales – dont l’assistante du producteur David Heyman – à la limite de la misogynie.

En définitive, le personnage le plus intéressant est celui du père de Martin : un « inventeur sans idée », doux-rêveur, mal armé pour affronter le monde. Léonard Prain l’incarne avec humanité, et offre heureusement au spectacle quelques instants délicats.

Y. A.

« Numéro deux » au théâtre Tristan Bernard, jusqu’au 3 janvier 2026 (durée : 1h30).


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