Hazel (Cécile Brune) et Robin (Frédéric Pierrot) sont ingénieurs nucléaires à la retraite. Ils vivent, en bord de mer, à côté d’une centrale récemment endommagée par un tsunami : une importante zone est désormais sinistrée et le site expose ses jeunes employés à des radiations mortelles. Après trente-huit ans de silence, Rose (Dominique Valadié), ancienne maîtresse de Robin et collègue du couple, débarque un soir sans prévenir…

La pièce de Lucy Kirkwood (2017) – dont c’est la création en France – aborde des thèmes intéressants (la responsabilité des enfants du baby-boom face aux générations actuelles, le danger du nucléaire) en y mêlant une intrigue plus intime (le retour d’un amour de jeunesse). L’analyse assez fine des rapports de couple, malgré le trio classique femme-mari-maîtresse, réussit à éviter les clichés du théâtre bourgeois contemporain. On regrettera toutefois que l’héritage – notamment en matière environnementale – laissé par les aînés soit abordé tardivement et traité de manière trop rapide.

Mais la principale faiblesse du spectacle réside dans la mise en scène d’Éric Vigner. L’élocution hésitante de Dominique Valadié interroge sur la direction d’acteur, et l’on se demande parfois s’il s’agit d’un réel parti pris artistique. Frédéric Pierrot, de son côté, marmonne sans guère se préoccuper des spectateurs. Seule Cécile Brune parvient, heureusement, à faire entendre le texte et défendre son personnage : bravo à elle, mais c’est peu.

Y. A.

« Les enfants », théâtre de l’Atelier jusqu’au 30 octobre (durée : 1h30).