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« Clara Haskil prélude et fugue » au Théâtre du Rond-Point

Jan 12, 2022

Clara Haskil (1895 – 1960) démontra très précocement un talent surprenant pour le piano. Capable à trois ans de reproduire des morceaux qu’elle venait d’entendre, elle stupéfie deux ans plus tard un professeur en jouant et transposant à l’oreille une sonatine de Mozart. Sa mère – elle-même pianiste amateur – envoie Clara étudier à Vienne auprès de Richard Robert, puis à Paris où elle devient, en 1907, l’élève d’Alfred Cortot.

Serge Kribus retrace la vie austère de cette femme, dont la reconnaissance publique fut tardive, et qui dut affronter maladie (une scoliose qui l’obligea à rester plâtrée plusieurs mois) et deuils à répétitions. Son texte, linéaire, construit en courtes séquences d’un inégal intérêt, finit par lasser, d’autant qu’il met l’accent sur les épreuves (la mort des parents, l’apprentissage aride de l’instrument, les déracinements, les guerres) plus que sur les bonheurs de Clara.

Un plateau nu (à part trois pianos) enserré de murs gris, des découpes blafardes : la mise en scène de Safy Nebbou n’aide guère le texte, ni Laëtitia Casta, dont l’investissement et la sincérité sont pourtant évidents. Le spectacle alterne monologue et morceaux de piano (interprétés par Isil Bengi), sans parvenir à créer de véritable dialogue entre les deux femmes : on ne voit pas deux incarnations de Clara Haskil, mais une comédienne et une pianiste évoluant côte-à-côte.

On ne reprochera jamais à un spectacle d’être exigeant, de demander de la concentration, s’il offre, au bout du chemin, des images, des émotions, des surprises. Le bilan est ici trop mince pour mériter cet effort.

Y. A.

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